15

 

00.23.03.19

Tony et Angus ont finalement terminé leur planeur.

Les essais effectués dans le voisinage ont été couronnés de succès. Oh ! il est magnifique ! Cet appareil aux ailes démesurées est à mes yeux bien plus gracieux que les marsplanes de notre époque qui ont inspiré ses constructeurs. Ses longerons sont en bambou et ses nervures d’un bois proche du saule ou du peuplier. L’armature est recouverte d’un tissu aussi mince que du papier de soie fabriqué avec des fibres de roseau et peint (« enduit », dit Jo) d’une laque qu’Angus prépare avec une plante rouge à l’odeur âcre.

Cet avion à doubles commandes peut transporter deux individus assis l’un derrière l’autre. Son tableau de bord se résume à un altimètre et à un compas inertiel prélevés sur une combinaison spatiale désormais sans utilité.

Demain, Jo et Tony – notre pilote et celui qui est non seulement un navigateur mais aussi le plus léger d’entre nous – effectueront leur premier vol à longue distance.

Pour où ? Nul ne pourrait le dire. La seule force motrice d’un planeur est le vent. Walsh devra se laisser emporter où les courants aériens l’emmèneront. Quant à son passager, il n’aura qu’un rôle de simple spectateur. Il se peut toutefois qu’une telle aventure soit moins périlleuse que ne laissent supposer mes propos, car je ne suis pas un expert en aéronautique. On m’a fait remarquer que sous cette faible gravité, trois fois moindre que celle de la Terre, il est non seulement plus facile de décoller mais surtout de rester dans les airs en cas d’incident.

Un autre fait est rassurant. Un peu comme le globe terrestre de notre époque, Mars est ceint de couches atmosphériques ionisées qui réfléchissent les ondes radio et les propagent au-delà de la courbe accentuée de la planète. Si les explorateurs doivent se poser en catastrophe – même à des milliers de kilomètres de leur base – nous en serons aussitôt informés et nous pourrons nous porter à leur secours à bord du Ventris.

 

00.23.06.12

Jo nous a contactés à l’heure convenue.

— Les vents nous charrient toujours vers le nord-est. En trois jours, nous avons couvert environ sept mille kilomètres en suivant un parcours circulaire. Après avoir survolé l’Éden, à l’ouest de l’Arabie, nous approchons du pôle Nord à l’aplomb duquel s’est formé un énorme tourbillon qui tente de nous aspirer.

 

00.23.07.12

— Nous sommes pratiquement au-dessus du pôle. Tout est froid comme le cœur d’un banquier… et nous nous félicitons que ces vieilles combinaisons pressurisées fonctionnent encore. Sans elles, nous aurions dû nous poser pour ne pas mourir gelés. Il y a ici une forte concentration de méduses en pleine activité. Il se passe une chose dont notre amie Troy n’a pas jugé utile de nous parler. Deux de ces appareils se sont rapprochés de nous et nous avons vu dans la bulle des calmars qui nous lorgnaient avec curiosité, mais ils sont repartis sans nous avoir seulement salués.

 

00.23.08.12

— Ce que nous découvrons est vraiment bizarre. Les Amalthéens érigent une énorme tour argentée à l’emplacement exact du pôle et dans la haute atmosphère les conditions climatiques sont anormales. Ces êtres contrôlent le temps selon un procédé dont nous ignorons tout.

 

 

00.23.10.12

— Ce matin, nous avons franchi quarante degrés de latitude nord et nous revenons à présent vers le sud. L’inertie nous a conduits à environ deux-quarante ouest, au-dessus d’un désert. Tony vient de consulter la carte et me précise que ce lieu porte le nom d’Aetheria. À cette allure, et si nous conservons le même cap, nous nous poserons à quelques centaines de kilomètres de la base. Peut-être même aurons-nous la possibilité de… mais non, je suis trop superstitieuse pour oser le dire à haute voix.

 

00.23.11.20

Ils sont revenus sains et saufs.

Après avoir suivi un arc irrégulier sur un tiers de la circonférence de la planète, Jo et Tony ont atterri à moins de cent kilomètres à l’ouest de notre village. Jo aurait sans doute pu arriver jusqu’à nous mais elle n’a pas voulu courir le risque de survoler la mer sur cinquante kilomètres sans aucun courant thermique ascendant.

Angus, que j’ai accompagné par désir de me rendre utile – bien qu’il n’ait pas eu besoin de moi –, est allé les récupérer à bord du Ventris. Il n’a pas économisé le carburant et a eu tôt fait de les ramener à la maison avec leur avion en papier.

Après une semaine d’absence, Tony et Jo ont été ravis de pouvoir se dépouiller de leurs combinaisons pressurisées (les modules de récupération des déchets corporels étaient saturés, un détail que j’aurais sans doute mieux fait de passer sous silence, même dans mon journal personnel). Mais sitôt après avoir fait un brin de toilette et mangé un repas digne de ce nom, ils nous ont raconté ce qu’ils avaient vu de ce qui se déroulait au pôle.

— Nous avons décidé de ne pas vous en informer par radio. Comme les Amalthéens avaient passé tout cela sous silence nous pensions qu’ils devaient espérer que nous ne remarquerions rien.

Nous étions assis sous les oliviers du patio et les restes du dîner encombraient la table. Un soleil rouge et bas projetait les ombres mouvantes du feuillage sur les dômes à la courbure irrégulière des maisons les plus proches.

— Nous avons décelé une anomalie gravitationnelle, là-bas, dit Tony. Elle était si importante que j’ai tout d’abord cru à une erreur du gravimètre. C’est un appareil de récupération prélevé sur un scaphandre, pas ce qu’on pourrait appeler un instrument de précision.

Après avoir ainsi éveillé notre intérêt, Tony but une gorgée de jus de fruits et attendit que l’un de nous prît l’initiative de lui demander des détails.

— Qu’avez-vous découvert, plus exactement ? m’enquis-je sans pouvoir contenir plus longtemps mon impatience.

Il me fit un sourire. En plus d’être cartographe, Tony est le plus qualifié d’entre nous pour tenir le rôle de géophysicien (même si Angus doit garder en mémoire plus de connaissances que lui dans ce domaine) et il appréciait visiblement l’attention que nous lui portions.

— C’était une anomalie négative. Au pôle, la gravité est inférieure à la moyenne.

— Comment est-ce possible ? demanda Bill.

— La lithosphère doit être moins dense, là-bas, intervint McNeil.

— Ce n’est pas le cas à notre époque, fit remarquer Bill. On pourrait presque penser à l’influence d’un élément extérieur.

Tony ne le contredit pas. En fait, il s’abstint de tout commentaire pendant que nous échafaudions des théories – que nous parlions dans le vide, pour ainsi dire – à même d’expliquer leurs étranges observations.

 

01.01.01.20

La nouvelle année ! Nous l’avons fêtée d’un commun accord au coucher du soleil. Une soirée très réussie… je constate avec satisfaction que nous ne manquons pas de boissons fermentées, même après avoir épuisé nos réserves depuis un an déjà. Ce n’est guère surprenant, car notre kit biologique est bien fourni.

Avant la tombée de la nuit, avant même que les réjouissances n’aient véritablement débuté, Bill s’est levé. Son expression était étrange. Il a donné une tape à ses cheveux d’écolier et s’est raclé la gorge, avec nervosité.

— Nous avons quelque chose à vous annoncer, Marianne et moi.

— Allez-y ! dit Jo. On ne fait pas de manières, ici.

Bill rougit et lança un regard énamouré à la jeune femme, qui était très belle avec son visage désormais plissé autour de la bouche et des sourcils. Elle souriait, mais paraissait pensive.

— Je…, commença Bill. Je voulais vous dire que nous… nous avons décidé de nous marier.

Il tendit sa main vers celle de Marianne, plus fine et effilée, sans doute pour lui communiquer de son courage.

— N’est-ce pas, Marianne ? ajouta-t-il, inquiet.

Elle lui abandonna sa main, sans rien répondre.

— Bill est donc amoureux de vous, intervint Jo. Ce n’est pas une nouveauté. Allez-vous encore longtemps le laisser s’exprimer à votre place ?

Ces propos la firent réagir. Nous savions déjà quel prix elle accordait à son indépendance.

— Oui, fit-elle. C’est également ce que je souhaite.

Ses yeux verts brillaient.

— Aucun problème, dit Jo. Je suis toujours le capitaine du tas de ferraille qu’on aperçoit là-bas. Je devrai toutefois vous faire subir deux heures d’entretien préalable… les regs du Bureau spatial. Je pense pouvoir m’en tirer.

— Une nouvelle de ce genre, ça s’arrose ! s’exclama Angus. Il y a longtemps que j’attends de boire un verre.

Nos jeunes amoureux étaient-ils joyeux ou mélancoliques ? Les deux, sans doute. Après bien des congratulations, des tapes dans le dos, des étreintes et des larmes, nous changeâmes de sujet de conversation et nous intéressâmes au dernier baril d’alcool maison distillé par Angus. Je me surpris à penser – et à espérer – que Marianne et Bill agissaient avec bon sens. Pourquoi ? me demanderez-vous. Parce que si cette jeune femme n’a peut-être pas accepté son destin, elle a admis la réalité de notre situation. Et de ses besoins et désirs. Elle a enfin cessé de reprocher à Bill ce dont il s’est trop longtemps et stupidement tenu pour responsable : nos épreuves.

Et parce qu’ils sont très jeunes. Peut-être faut-il être plus âgé pour savoir qu’il est indispensable de croire en l’avenir pour former un couple. Jo m’a dit (et je lui ai demandé de leur répéter ces propos) que le fait que Marianne chasse sa morosité et épouse l’homme qu’elle aime (même si ce n’est pas passionnément) nous redonnerait à tous confiance.

C’est également une chose sensée car elle résout partiellement une équation complexe. Je suppose qu’Angus et Tony vont désormais rivaliser entre eux (et moi ?) pour bénéficier des faveurs de notre capitaine.

À un moment de la nuit j’ai proposé sans réfléchir d’appeler le premier mois de l’année « Marianne ».

 

01.03.13.20

— J’ai noté chaque jour les indications fournies par le gravimètre. Elles se sont notablement modifiées.

Tony cessa de mâchonner le poisson-chat qui constituait le plat de résistance de notre déjeuner.

— Personne ici ne se sent… plus lourd que d’habitude ?

— Plus lourd ? fit Marianne, amusée. Certainement. Chaque jour davantage et bien moins que demain.

Elle tapota son ventre. Sa grossesse restait invisible mais elle y pensait constamment.

Les autres réfléchissaient à la question et tentaient de se rappeler s’ils ne s’étaient pas sentis moins en forme que de coutume, ces derniers jours. Possible… mais guère étonnant. Nous vieillissions et depuis que Marianne devait se ménager nous avions plus de travail qu’auparavant.

— Je me sens plus las, reconnut Angus. Mon imagination, sans doute.

— Ce n’est pas dit, rétorqua Tony. Si cet instrument rudimentaire n’est pas hors d’usage, bien sûr, ce monde est plus massif qu’il y a seulement deux semaines.

— Ne disiez-vous pas le contraire ? En ce qui concerne le pôle Nord, tout au moins.

Bill venait d’exposer avec concision les causes de notre confusion.

— Ce phénomène a été temporaire. Nous – Jo et moi – pensons qu’une masse additionnelle est venue de l’espace en suivant l’axe polaire et a pénétré à l’intérieur de Mars au cours de ces derniers jours, expliqua Tony.

Il était visiblement satisfait de l’effet qu’avait sur nous sa déclaration.

— Et nous supposons qu’il s’est produit la même chose au pôle Sud, fit Jo.

Tony hocha la tête.

— Pour la simple raison qu’on ne peut ajouter de la masse à une toupie – ou à une planète – sans la déséquilibrer, hormis si cet apport se fait simultanément aux extrémités de son axe de rotation.

— Quel genre d’apport ? voulus-je savoir.

— Sans doute des… trous noirs, répondit Tony. Minuscules, pas plus gros que des molécules, mais dont la masse est aussi importante que celle d’une chaîne de montagnes ou d’un sous-continent. Nous savons que les Amalthéens ont la maîtrise du vide, et ils ont pu utiliser leurs méthodes de manipulation pour projeter deux singularités à l’intérieur de la planète. Lorsqu’elles se rencontreront dans le noyau, elles fusionneront.

— Bon Dieu !

Bill bouillait de colère. Son nez, ses oreilles et son cuir chevelu viraient au rose et nous rappelaient qu’il était britannique.

— Pourquoi auraient-ils fait une chose pareille ?

— Élémentaire, grommela Angus. À long terme.

Il regarda Tony – pour lui demander la permission de lui voler son coup de théâtre – et Groves hocha la tête afin de l’autoriser à prendre la relève.

— Toutes les merveilles réalisées depuis notre arrivée étaient condamnées à disparaître, sans un bouleversement géologique fondamental. Mars possède désormais une atmosphère mais n’a pas une masse suffisante pour la conserver. La chaleur interne indispensable au maintien du cycle du carbone lui fait également défaut. Un trou noir installé en son centre résout les deux problèmes à la fois. Il augmente la masse et réchauffe le noyau.

— Comment ça ? demandai-je. Réchauffer le noyau ?

— L’effet des radiations, intervint Tony. Fait paradoxal, plus le diamètre d’une singularité est petit, plus les forces en action au rayon de Schwarzchild – le pourtour – sont grandes. Et en conséquence plus son rayonnement est important.

— D’où provient-il ? s’enquit Marianne. Je croyais qu’il n’y avait rien, à l’intérieur d’un trou noir.

— C’est précisément du néant qu’il émane, répondit Tony. Du vide. Ce dernier bout de particules qui vont et viennent trop rapidement pour être détectées. Des paires de particules virtuelles – protons et antiprotons, électrons et positrons – ne cessent d’apparaître pour disparaître instantanément, tout autour de nous, à longueur de temps. À la bordure d’un trou noir, un des composants d’un tel couple peut se faire capturer alors que l’autre s’échappe sous forme de… eh bien, de radiation véritable.

— Ce trou noir ne risque-t-il pas d’avaler toute la planète en la dévorant à partir de son centre ?

— C’est peut-être ce qui se produira, intervint Jo. Mais il faudra énormément de temps à une singularité de la grosseur d’une molécule pour digérer la totalité de Mars.

— Ne va-t-elle pas grandir en fonction de ce qu’elle absorbe ?

Bien que naïve, Marianne était intelligente et cette question fascinante la passionnait.

— Exact. Avec une source de matière à sa disposition – en l’occurrence le noyau de Mars – elle va croître, dit Tony. Cependant, les radiations dont nous parlons vont contrer cet effet. Un trou noir aussi petit que ceux révélés par le gravimètre irradie une quantité d’énergie incalculable… à tel point que dans le vide il disparaîtrait très rapidement.

— Vous voulez dire qu’à un certain stade les deux tendances s’annuleront et que l’ensemble trouvera une sorte d’équilibre ?

C’était Bill, visiblement dubitatif.

Tony hocha la tête.

— Je peux faire les calculs si vous souhaitez obtenir une réponse précise. Mais, pour résumer, la matière que contient ce monde sera convertie en énergie avec tant d’efficacité qu’elle réchauffera la planète sans réduire notablement sa masse avant au moins deux milliards d’années.

La température était toujours agréable et la clarté du jour s’attardait sur l’horizon, bien que le soleil fût couché et que le vent eût cessé d’agiter les oliviers. Marianne se leva pour allumer les lampes, en se déplaçant avec prudence. L’appel craintif d’une caille nous parvint des dunes envahies par les ombres et désormais recouvertes d’herbe drue.

J’échangeai un regard avec Angus. Comme lui, les Amalthéens s’étaient rendu compte que Mars finirait par geler mais ils avaient trouvé une parade qu’aucun de nous n’aurait pu prévoir.

— C’est fascinant, dis-je à Tony. Je me demande pour quelle raison Troy n’a pas jugé utile de nous en informer. Pourquoi, après nous avoir invités à enregistrer pour la postérité les magnifiques réalisations de ce peuple, a-t-elle voulu nous dissimuler la plus extraordinaire ?

 

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